La Coupe du Monde intérieure a pris fin à Leipzig sur un doublé des Pays-Bas. Les Néerlandais ont finalement grimpé sur la plus haute marche du podium, surprenant les triples champions en titre de l’Allemagne en demi-finale puis en maîtrisant l’Autriche dans une finale très tactique. Chez les femmes, les Néerlandaises ont tiré de l’arrière contre les Allemandes jusqu’à la dernière minute de la finale avant de l’emporter aux tirs de barrage.
Pour les Pays-Bas, le fait de voler la vedette à leurs voisins, hôtes et grands rivaux a certainement ajouté à leur plaisir de l’emporter.
Cette Coupe du Monde intérieure a été la scène de plusieurs montées et descentes au classement, particulièrement quand on compare le rang des équipes à l’entrée et à la sortie du tournoi.
Chez les hommes, les nouveaux venus de la Suède ont pris le sixième rang, soit six places plus élevées que leur rang avant le début de la compétition, tandis que les Pays-Bas et l’Iran ont grimpé de cinq rangs comparativement à leur position au début du tournoi.
Par contre, la Pologne, médaillée d’argent dans les trois éditions précédentes de la Coupe du Monde a glissé de cinq places, et les Tchèques ont perdu quatre positions. La tendance était moins spectaculaire chez les femmes, mais il y a quand même eu de grands écarts alors que la République tchèque a grimpé de trois rangs alors que la Biélorussie a glissé de quatre places.
Dans ce contexte volatile, les pointages étaient souvent moins élevés et plus serrés que lors des éditions précédentes de la Coupe du Monde intérieure. « Pour gagner un tournoi comme celui-ci, il faut avoir la chance de son côté et ce fut notre cas », a indiqué le capitaine néerlandais Robert Tigges après la finale.
Les équipes de milieu de classement comme le Canada marchent souvent sur une mince ligne où tout doit s’aligner en leur faveur pour les pousser dans la bonne direction.
Malheureusement pour notre équipe masculine, la balle n’a pas roulé pour le Canada dans ce tournoi : des coins de pénalité se sont écrasés sur les poteaux, des occasions de marquer qui semblaient claires ont été bousillées, des tentatives désespérées des adversaires se sont frayé un chemin dans le fond de nos buts, sans parler de décisions (ou de non-décisions) des arbitres qui semblaient débordés par le niveau de compétition.
Le match d’ouverture contre les éventuels champions du monde était un bel exemple de ce qui attendait les Canadiens dans ce tournoi. Ils ont bien joué, ils ont marqué rapidement et ils ont tenu tête à un adversaire puissant. Par contre, un coin de pénalité qui aurait donné l’occasion de prendre les devants a frappé le poteau et les Néerlandais ont répliqué sur la contre-attaque pour l’emporter.
Dans le même ordre d’idée, une défaite par un but contre la Russie plus tard dans la première journée de compétition aurait pu être un match nul si une occasion de filet ouvert sur le dernier jeu du match avait été convertie. Généralement, le Canada a fait preuve de solidité en défensive alors que le gardien de but Shankar Premakanthan, Jeewanjot Singh Bath et Scott Sandison, et un duo dynamique créatif avec Ken Pereira et Devohn Noronha Teixeira, mais l’absence d’un attaquant dangereux était criante.
Leur total de seulement 14 buts (contre plus de 30 pour chacune des cinq équipes au sommet) n’était pas suffisant pour maintenir le septième rang avec lequel ils se sont présentés à Leipzig. Par contre, leur 12e rang est loin de refléter leur rendement dans ce tournoi.
Comme ce fut le cas pour les hommes, les Canadiennes ont démarré la compétition avec aplomb, dominant les Autrichiennes qui allaient plus tard disputer le match pour la médaille de bronze.
Une fois de plus, la balle ne roulait pas pour le Canada qui a marqué un coin de pénalité qui a été refusé, alors que l’Autriche a marqué sur son unique occasion de coin de pénalité et leur gardienne de but a réalisé un arrêt miraculeux dans les derniers instants du match.
Les Canadiennes ont tenu bon contre les étoiles allemandes et la foule locale, puis la chance leur a souri lors de la deuxième journée de compétition avec des nuls contre l’Ukraine et la Biélorussie avant une victoire précieuse contre le Kazakhstan.
K.J. Williams a été remarquable devant le filet du Canada et Madison Thompson a été impressionnante à l’attaque avec cinq buts, par contre les Canadiennes n’ont pas su raffiner leurs routines sur les coins de pénalité, n’inscrivant que quatre buts dans ces situations en cours de tournoi.
Le programme intérieur masculin est véritablement à une croisée de chemin dans leur parcours jusqu’à présent réussi alors que les piliers Scott Sandison, Sean Barretto et Jonathan Roberts ont annoncé leur retraite.
Même s’ils n’ont rien confirmé officiellement, il est peu probable que Shankar Premakanthan, Jeewanjot Singh Bath et Ken Pereira seront dans les parages dans quatre ans pour la prochaine Coupe du Monde intérieure, même si Kenny « The Legend » Pereira pourrait jouer un rôle important dans les années à venir.
L’entraîneur Louis Mendonca laisse aussi à croire qu’il pourrait se retirer. Si c’est le cas, il laissera d’immenses souliers à remplir après 14 ans à la barre du programme, amassant des résultats de qualité malgré les circonstances!
L’équipe féminine est plus jeune (Alison Lee et Madison Thompson n’ont que 20 ans, tout comme Amanda Woodcroft, absente à Leipzig en raison d’un engagement avec l’équipe extérieure après avoir été choisie joueuse par excellence à la Coupe panaméricaine intérieure) et le noyau de l’équipe à Leipzig devrait maintenir son implication dans les années à venir.
Il y avait aussi beaucoup de discussions autour de l’Arena de Leipzig portant sur l’avenir de la Coupe du Monde intérieure.
L’unanimité était pratiquement complète auprès des joueurs, des entraîneurs et des spectateurs contre le nouveau format avec seulement cinq joueurs, limitant les occasions de passes et compliquant la tactique. La rumeur veut que la prochaine Coupe du Monde soit disputée en Argentine, ce qui ne plait pas aux équipes européennes qui auront un long voyage à effectuer (contrairement pour 17 des 24 équipes à Leipzig).
Les deux équipes canadiennes auront une motivation supplémentaire pour le prochain objectif, soit la Coupe panaméricaine intérieure, qui sera disputée en avril 2017 au nouveau Centre Goldring de l’Université de Toronto.