Avec des racines dans deux puissances du hockey international, Floris van Son réussit bien au hockey sur gazon et cela n’est pas surprenant.
L’avant de 24 ans né à Apeldoorn aux Pays-Bas a grandi à Gent en Belgique. Il a joué au sein de clubs dans ces deux pays où les équipes nationales masculines occupent respectivement le deuxième et le cinquième rang mondial, tous deux déjà qualifiés pour les Jeux olympiques de 2016.
Ce n’est pas extraordinaire que quelqu’un avec son parcours ait maintenant la chance de participer aux Jeux olympiques. Par contre, s’il le fait, ce ne sera ni dans l’uniforme orange des Pays-Bas ni dans le maillot rouge et noir de la Belgique.
Ce sera plutôt avec le chandail rouge et blanc du Canada.
« La décision pour moi de profiter de cette possibilité n’est pas tellement compliquée », dit-il. « Je planifiais depuis un certain temps d’aller au Canada et de tenter de participer aux Jeux olympiques en 2016. Par contre, cette idée n’a jamais été aussi concrète que maintenant. »
Le portrait de la situation s’est concrétisé quand le Canada s’est officiellement qualifié pour Rio l’été dernier et même plus encore quand van Son a obtenu son passeport canadien au mois de janvier.
Dans les (nombreuses) traces de son père
Bert van Son, son père a aussi joué au hockey et a représenté Hong Kong sur la scène internationale, mais est né à Calgary après que ses parents (les grands-parents de Floris) soient déménagés au Canada après la Deuxième Guerre mondiale et il est donc citoyen canadien.
(La mère de van Son a aussi joué au hockey à un niveau élevé, évoluant dans la meilleure ligue féminine des Pays-Bas.)
En raison des racines canadiennes de son père, van Son a toujours gardé un œil sur le Canada.
« Quand j’ai obtenu mon passeport, j’ai immédiatement contacté Anthony Farry (Entraîneur-chef de l’Équipe nationale masculine du Canada) », explique van Son. « Je lui ai demandé s’il était trop tard pour me joindre à l’équipe, seulement six mois avant Rio. »
L’entraîneur Farry ne lui a pas fermé la porte sans toutefois lui faire de garanties. Il a conseillé à van Son de déménager à Vancouver pour s’entraîner avec l’équipe canadienne à temps complet.
« Quand j’ai entendu cela, je savais que je devais y aller », indique van Son.
C’est ce qu’il a fait, rejoignant le groupe au début du mois de février quand la formation est rentrée de son camp en Afrique du Sud.
Il ne s’agit pas là du parcours typique d’un joueur de hockey vers les Jeux olympiques, et la décision de poursuivre cette avenue ne s’est pas prise sans sacrifices pour van Son.
Mettre sa vie sur pause pour tenter de grimper sur la plus grande scène sportive
Avant de venir à Vancouver, van Son jouait avec la formation de HIC en D2 néerlandaise.
« Nous étions dans une bonne séquence avec bien du succès », raconte-t-il. « J’étais quand même triste de partir pour aller dans un autre pays pour poursuivre mon rêve et laisser le club derrière. »
C’était une décision difficile, prise au meilleur moment possible.
Ce qui a compliqué ce choix était que son équipe était au premier rang de la D2 avec une avance de cinq points au moment où il est parti. Bien que ce ne soit pas le plus haut niveau de hockey au pays, il n’était plus loin derrière.
À la fin de la saison, la meilleure équipe au classement de la D2 est promue en D1 des Pays-Bas la saison suivante où plusieurs des meilleurs joueurs de hockey sur gazon au monde évoluent.
« Ils n’étaient pas très heureux de me voir partir, mais je ne pouvais pas laisser passer cette chance. »
Van Son a donc fait ses valises pour prendre la direction du Canada, laissant non seulement son club derrière, mais quittant aussi son poste de courtier et marquant une pause dans ses études en économie.
Tout ça pour vivre son rêve olympique.
Nouveau pays, nouveaux coéquipiers, nouveau style de hockey
Malgré toutes ces complications, la décision de tout laisser derrière pour aller au Canada a quand même été simple pour van Son.
Alors qu’il évoluait au sein des équipes juniors en Belgique, ses occasions de se tailler une place dans les sélections nationales de deux des meilleures équipes au monde tout juste avant les Jeux olympiques étaient plutôt minces. Cela a fait de l’occasion de jouer pour le Canada une priorité pour lui.
Ne pas se tailler une place au sein de la formation canadienne, ce qui est toujours possible, n’était pas une grande crainte, même s’il a déplacé ciel et terre pour obtenir cette chance. Cette incertitude fait partie du sport après tout.
Par contre, il était préoccupé par des scénarios potentiels une fois arrivé à Vancouver.
« J’étais plutôt concerné par ce que les autres gars diraient. ‘Qui est ce gars qui arrive des Pays-Bas six mois avant Rio? Qu’est-ce qu’il peut bien penser?’ », explique-t-il candidement lors de notre conversation chez Celia Plottel, gérante de l’équipe canadienne qui l’héberge pour le moment.
« Évidemment les gars ont mis tellement d’efforts pour se qualifier pour les Jeux olympiques. Je peux imaginer de les voir arriver un gars qui n’a pas fait tous ces efforts et qui recherche une place pour les J.O. »
Après un mois avec l’équipe, van Son indique que ses pires cauchemars relevaient de la fiction. Ses nouveaux coéquipiers ont été plus qu’accommodants depuis son arrivée.
« Ils ont été très amicaux et m’ont aidé avec tout ce que j’avais besoin », dit-il. « Peu importe quand on s’entraîne, je n’ai pas le sentiment d’être de l’extérieur. »
Ce qu’il remarque par contre est la différence de style entre le hockey qu’il est habitué à pratiquer en Europe et ce qu’il a expérimenté au Canada.
En plus de s’entraîner avec l’Équipe nationale, van Son a maintenu sa forme de match avec les Millionaires de West Vancouver de la Ligue de hockey sur gazon de Vancouver (VFHL), où il a rapidement découvert les particularités du jeu canadien.
« Peu importe quand je reçois la balle, j’ai immédiatement quelqu’un sur le dos », explique-t-il. « Aux Pays-Bas, vous avez un peu plus de liberté. C’est un peu plus farouche ici. Tout le monde pousse un peu plus. »
Par contre, l’effort additionnel n’effraie pas van Son.
La pression de performer à Rio et après
Van Son visite le gymnase trois fois par semaine avec l’intention de devenir plus fort hors du terrain et meilleur en possession de la balle.
Il a aussi du secouer un peu de rouille après être sorti de la pause hivernale dans la ligue néerlandaise.
Combinez cela avec le fait d’avoir à apprendre à connaître ses nouveaux coéquipiers et van Son a eu les mains pleines à son premier mois au pays.
« J’ai déployé beaucoup d’efforts », dit-il. « Simplement de venir au terrain, de frapper beaucoup de balles et de me retrouver aussi souvent dans l’action. »
Il sait aussi que sa place dans l’équipe olympique, voire même pour le prochain tournoi, celui de la Coupe du Sultan Azlan Shah 2016 en Malaisie n’est pas garantie.
Se tailler une place au sein de l’alignement canadien est son objectif immédiat, mais il voit aussi son avenir avec la feuille d’érable.
« Si je peux, je désire vraiment aider cette équipe », dit-il à propos de son avenir à long terme comme international canadien.
Il dit qu’il aimerait retourner dans un club aux Pays-Bas en raison du niveau élevé de compétition là-bas, mais dans un monde idéal, il aimerait représenter le Canada sur la scène internationale.
« Si Anthony (Farry) juge que je peux être un atout pour l’équipe, je désire vraiment jouer pour le Canada. »
« S’ils ont besoin de moi, je serai là. »
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