Alors qu’augmentent l’intérêt et le taux de participation au hockey sur gazon, les possibilités de jouer et de se développer se multiplient. Et bien que jouer au hockey au niveau élite soit l’objectif visé par plusieurs, l’arbitrage représente une autre voie possible – sauf qu’on n’y songe même pas. Bien que ce soit là un défi trop colossal à relever aux yeux de certains, c’est un rôle qui a non seulement transformé les vies de ceux et celles qui arbitrent, mais qui a aussi eu un impact important sur le rythme et le visage de ce sport.
Lelia Sacre n’était qu’un bébé de trois semaines dans une vieille photo où on la voit dans les bras d’un adulte, en arrière-plan d’un match international de hockey sur gazon – un match auquel son père participait. Puisqu’elle est née dans une famille de hockey, ce n’est pas un cliché de dire qu’elle a ce sport dans le sang. C’est ainsi que la mère de Sacre a joué à San Diego State avant de devenir entraîneure tandis que son père a brillé avec les équipes nationales canadiennes junior et senior. Bien qu’elle ait eu l’envie d’abandonner à plusieurs reprises, elle a continué parce que l’encouragement de ses parents lui a donné l’énergie de le faire. Éventuellement, Sacre a vu qu’elle s’améliorait suffisamment pour justifier le fait qu’elle avait sa place comme arbitre.
Durant son adolescence, Sacre a joué pour différents clubs et les équipes provinciales avant de représenter le Canada à la Coupe du monde junior 2005. À peu près au même moment, elle a commencé à arbitrer pour faire un peu d’argent de poche et elle n’y accordait pas tellement d’importance jusqu’à ce qu’Alan Waterman et Madge Johnson viennent la voir durant un championnat national.
« Ils m’ont dit tous les deux, ‘Hé, as-tu pensé prendre [l’arbitrage] au sérieux ?’ J’ai ri nerveusement et j’ai dit non, a raconté Sacre. Ils m’ont dit qu’il y avait un avenir pour moi si je le voulais parce qu’ils voyaient quelque chose [en moi]. »
Comme bien des joueurs et des joueuses, Sacre visait d’accéder à l’équipe nationale – ce qu’elle a réussi – mais ce n’est qu’à l’université qu’elle a réalisé que son corps n’allait pas tenir le coup. Son rêve de jouer à l’échelle internationale s’est évanoui, mais le désir de représenter le Canada était toujours là.
« C’est à ce moment-là que j’ai commencé à prendre les choses plus au sérieux, a-t-elle indiqué. J’ai été affectée à la tournée d’une équipe junior en 2012 et… ça m’a permis de connaître différents collègues et différents styles de hockey. C’est à ce moment-là que j’ai su que c’était là le nouveau parcours que je devais suivre. »
Megan Robertson a elle aussi été influencée par ses parents quand elle était toute petite, sa mère surtout, qui s’est impliquée dans pratiquement tous les secteurs du hockey sur gazon comme joueuse, entraîneure, officielle et administratrice. C’est elle qui a d’abord encouragé Robertson à devenir une arbitre certifiée. Depuis, Robertson a pu officier dans de nombreux tournois internationaux, notamment les deux derniers Jeux panaméricains, en 2015 et en 2019, ainsi que les Séries de hockey 2018.
« Chaque tournoi représente une occasion importante de se représenter soi-même ainsi que son pays, a noté Robertson. C’était fantastique de me retrouver au centre-ville de Toronto [durant les Jeux panaméricains de 2015]. J’ai eu la chance d’arbitrer au stade de l’Université de Toronto à plusieurs reprises… et ç’a été un privilège de pouvoir officier des matchs ‘à domicile’ et de vivre cette expérience en compagnie de mes parents, des membres de ma communauté de hockey et de si nombreux Canadiens. »
Elle se souvient que Lima 2019 a été une compétition importante pour elle parce qu’elle avait connu plusieurs moments difficiles qui l’ont amenée à remettre son avenir en question, notamment une blessure au genou et une maladie grave. Après avoir passé au travers tout ça, Robertson apprécie plus que jamais les expériences qu’elle a vécues un peu partout dans le monde ainsi que les liens qu’elle a tissés avec d’autres membres de cette grande famille du hockey qui fait maintenant partie de sa vie.
«Nous faisons tous partie de la famille du hockey. »
«Je suis tellement privilégiée d’avoir pu connaître les différentes cultures du hockey, a-t-elle affirmé. La joie des petites filles en Argentine qui criaient pourAymar, l’émotion des femmes coréennes quand elles ont remporté les Jeux d’Asie àIncheonet obtenu leur billet pour les Jeux olympiques, ainsi que le dévouement des athlètes, des parents et des bénévoles qui ont pelleté la neige à Hawkings Field à Calgary pour nous permettre de jouer. Nous faisons tous partie de la famille du hockey. »
L’arbitrage a changé énormément au cours de la dernière décennie, alors que la technologie a joué un nouveau rôle à titre d’appui pour prendre les bonnes décisions et pour réduire les erreurs au minimum. Les athlètes sont de toute évidence plus rapides et plus énergiques, si bien que les arbitres doivent adopter une approche différente du jeu en terme de positionnement et d’anticipation.
Sacre se souvient quand elle a consulté la vidéo pour la première fois aux Jeux du Commonwealth de 2018 et elle a décrit le tout comme un moment « terrifiant », ce qu’elle attribue à son désir de vouloir prendre la bonne décision.
« C’est un tourbillon d’émotions, a noté Sacre. [Les arbitres]sont là pour faciliter le jeu, pas pour faire le spectacle. Parfois, les arbitres oublient qu’ils sont là pour tirer le meilleur des joueurs, et les spectateurs oublient que nous sommes tous humains et que nous commettons également des erreurs. Nous faisons tous de notre mieux parce que nous aimons ça. »
Sacre et Robertson sont d’accord pour dire que les analyses de vidéo et les communications radio ont permis d’améliorer le jeu de bien des façons.
« Nous voulons prendre la bonne décision pour le bien des joueurs et pour le bien de notre sport, et ça montre à quel point nous sommes disposés à travailler au sein d’une équipe d’officiels qui se consacre à faire le bon appel », a ajouté Robertson.
Il ne fait aucun doute que les arbitres jouent un rôle important au hockey et, à chaque opportunité qui se présente, c’est une occasion de peaufiner les habiletés qu’on a déjà et d’en acquérir d’autres. Étant donné que pour l’instant, la pandémie fait en sorte que tout le monde est temporairement chassé des terrains, il y a plusieurs occasions pour ceux et celles qui veulent suivre un parcours d’arbitrage en ligne.
Une alternative à la carrière de joueur, l’arbitrage est une façon valorisante de rester dans le sport à une époque où les matchs deviennent plus compétitifs et empreints de passion du début à la fin.
« Nous voulons vraiment redonner et amener les jeunes arbitres que nous voyons passer à se dire, ‘c’est le parcours que je veux poursuivre et ce sera un défi, mais ça en vaut la peine’, a indiqué Sacre. Tu apprécies encore plus toutes les opportunités qu’on te donne parce que tu sais à quel point tu as eu besoin de travailler fort pour les obtenir. »
Aux jeunes arbitres et officiels qui cherchent à progresser, Robertson leur conseille d‘avoir des rêves ambitieux, mais de rester authentique tout au long du processus.
« Il faut toujours rester soi-même. Le hockey représente une partie formidable de notre vie. Lui trouver une place parmi tous ses autres objectifs peut te pousser à être à ton mieux et ça se passera différemment pour chaque personne. Écoutez, apprenez et essayez d’aider les autres d’être à leur mieux, eux aussi. »
Au bout du compte, en faisant ce qu’ils font, leur but est d’inspirer plus de gens à prendre le sifflet et à enfiler des écouteurs. Derrière le chandail jaune sur le terrain, on trouve le coeur et l’âme d’une personne qui adore sincèrement son sport, ainsi que la communauté au grand complet qui l’appuie.
Si vous voulez vous impliquer comme arbitre ou officiel, veuillez consulter notre section des ressources sur le portail d’Équipe des équipes. Si vous aimeriez devenir bénévole de façon générale, consultez notre page d’opportunités de bénévolat.Continuez de nous suivre pour connaître d’autres façons de rejoindre les rangs de notre équipe !
Bonne semaine des arbitres et officiels !