La dernière fois que l’équipe nationale canadienne féminine s’est qualifiée pour les Jeux olympiques, la moitié des joueuses de l’équipe actuelle n’étaient pas nées, tandis que celles de l’autre moitié étaient si jeunes qu’ils n’en ont aucun souvenir. Brian Mulroney était le premier ministre du Canada et nous étions encore à 15 ans de voir les premiers téléphones intelligents.
Plusieurs générations de joueuses canadiennes de hockey sur gazon ont défilé depuis, sans même parvenir à s’approcher d’une qualification aux Jeux. Donc, quand la défenseure d’Équipe Canada Shanlee Johnston déclare que « Ce sont les deux matchs les plus importants dans notre carrière au hockey », elle n’exagère pas du tout.
Le Canada affrontera l’Irlande dans le cadre d’une série de deux matchs, les 2 et 3 novembre, auDonnybrook Stadium à Dublin. L’équipe gagnante obtiendra sa place aux Jeux olympiques Tokyo 2020, tandis que les perdantes devront tenter leur chance à nouveau dans quatre ans. Aussi simple que cela. La victoire donne un accès direct au tournoi ultime.
Le format de qualification est tout nouveau, et s’avère l’aboutissement des Séries de hockey de la FIH. Le parcours des Louves canadiennes a commencé en 2018 quand elles ont disputé l’Omnium des Séries de hockey à Salamanca, au Mexique, où elles ont dominé leurs adversaires en route vers la victoire dans ce tournoi. Elles ont ensuite attendu un an pour participer à leur prochaine compétition des Séries de hockey, les Finales des Séries de hockey à Valence, en Espagne. En terminant parmi les deux premières, elles accédaient au tour final ; et voilà que les Canadiennes ont bataillé au point d’aller chercher la médaille d’argent, ne s’inclinant que devant la nation-hôtesse, l’Espagne.
L’autre chemin menant aux Jeux olympiques de 2020 passait par une victoire en championnat continental ; pour le Canada, c’étaient en l’occurrence les Jeux panaméricains. Équipe Canada a cheminéjusqu’en finale, sa première participation à la finale panaméricaine depuis 1991, et raflé la médaille d’argent, à une place près d’obtenir la qualification olympique si convoitée. Les succès obtenus en 2018 et 2019 ont permis au Canada de gravir les échelons du classement mondial, les propulsant jusque dans le top-15.
Le 9 septembre 2019, le tout est devenu officiel quand le tirage au sort pour les qualifications olympiques de la FIH a opposé l’Irlande au Canada. Le hasard a aussi fait en sorte que l’équipe nationale canadienne masculine ait été jumeléeà l’Irlande dans sa quête d’une qualification olympique. Cet affrontement a connu son dénouvement dramatique il y a quelques jours, quand l’équipe canadienne masculinea obtenu son billet pour Tokyo.
La table est mise et maintenant, il s’agit de répondre à l’appel quand s’allumeront les feux de la rampe.
Se rendre jusqu’à cette série, c’était là l’objectif que l’équipe s’était donné depuis qu’elle a pris le cinquième rang aux Jeux du Commonwealth 2018 àGold Coast, en Australie. Dans le cadre d’une initiative encouragée et soutenue par l’entraîneur-chef Giles Bonnet, l’équipe s’est installée en Belgique en septembre 2018. Les joueuses ont donc eu droit à de la compétition de haut niveau ainsi qu’à un environnement d’entraînement de qualité. Bonnet avait adopté la même approche avec l’équipe nationale sud-africaine et il vise d’obtenir autant de succès avec les joueuses canadiennes.
Selon Bonnet, l’équipe sera prête.
« Ces matchs s’avèrent quelque chose de nouveau pour toutes les équipes. Ça va se résumer à la façon dont chacun va se préparer spécifiquement pour ces affrontements, a noté Bonnet. Je crois que nos joueuses seront prêtes à rivaliser et à résister à l’énorme pression qui sera alors présente. »
Bonnet a souligné que les bons résultats obtenus aux Jeux panaméricains mettront les joueuses dans de bonnes dispositions en vue de cette série empreinte de pression où la qualification olympique sera à l’enjeu.
L’équipe a pris part à plusieurs séries de matchs préparatoires où on a reproduit l’environnement qu’il y aura à cette série de qualification olympique. Les Canadiennes ont remporté leurs séries contre les États-Unis et le Chili, ils ont terminé à égalité avec les Espagnoles et elles se sont inclinées devant la Belgique.
Selon Johnston, ces matchs préparatoires ont grandement aidé les joueuses, qui ont ainsi pu progressivement adopter la bonne mentalité en vue de la qualification olympique.
« En gros, nous avons décidé d’aborder ça, en tant qu’équipe, en divisant la série en huit quarts, a indiqué Johnston. Étant donné que les deux matchs se joueront en deux jours et que ce sera au total des buts, il faut considérer le tout comme un seul, mais long match. »
Que l’équipe se qualifie pour les Jeux ou non, ce que les joueuses canadiennes ont accompli ces dernières années est tout à fait remarquable.
« Ce parcours a été incroyable, en ce sens que nous avons toute beaucoup cheminé et le simple fait de pouvoir disputer ces matchs montre à quel point nous avons progressé, a fait remarquer Johnston. Ce serait tellement gratifiant de se qualifier, mais je pense que nous devons aussi reconnaître que ce que nous avons fait jusqu’ici représente un exploit remarquable et il ne faut pas l’oublier. »
La défenseure Kathleen Leahy a fait écho aux propos de Johnston, en ce sens qu’une qualification représenterait quelque chose de très important aux yeux de toutes les joueuses.
« C’est pour ça que nous avons bataillé aussi fort et ce, depuis le début de nos carrières dans le hockey, a soulignéLeahy. Et ça signifierait beaucoup pour toutes joueuses, qu’elles jouent avec l’équipe nationale depuis un an ou deux ou qu’elles y jouent depuis plus de 10 ans.
« Ça fait longtemps que c’est dans notre esprit et nous sommes maintenant si près. Nous sommes fébriles à l’approche de la qualification et nous sommes prêtes. »
Pour le moment, le Canada se prépare et s’entraîne avec une formation élargie. La formation finale de 18 joueuses qui disputera la qualification olympique sera dévoilée publiquement cette semaine.