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Les arbitres canadiens Sacre et Klenk s’illustrent à la Coupe panaméricaine

PHOTO: Lelia Sacre (à gauche) et Tyler Klenk (à droite) à la Coupe panaméricaine 2017.

(Yan Huckendubler/PAHF)

Par Ali Lee, PAHF Communications

août 15, 2017 | Field Hockey Canada | fieldhockey.ca

Alors que se termine la Coupe panaméricaine 2017 et que l’équipe canadienne masculine retourne à la maison avec une médaille d’argent et que l’équipe canadienne féminine peut se dire fière d’avoir terminé en quatrième place à la suite d’une solide prestation, les regards peuvent se tourner vers ceux et celles qui ont rendu cette compétition possible, alors que s’ouvre une nouvelle ère pour le hockey sur gazon.

À l’instar du sport sur le terrain, qui a évolué de façon à intégrer les passes démarrées rapidement, les habiletés en trois dimensions, la consultation de vidéo et nouveaux coups de coin longs, le niveau d’arbitrage a également progressé. Plus que jamais, il est nécessaire d’avoir des officiels de qualité, qui ont de bons instincts et qui sont en bonne forme physique pour veiller à la bonne gestion des matchs dans un des sports d’équipe les plus populaires au monde.

Au Canada, on assiste à l’émergence de deux arbitres de talent, notamment Tyler Klenk de la Saskatchewan et Lelia Sacre de la Colombie-Britannique, qui ont tous deux été affectés aux tournois de la Coupe panaméricaine 2017 à Lancaster, en Pennsylvanie.

Klenk et Sacre sont d’anciens joueurs de haut niveau qui ont représenté le Canada dans la catégorie junior, ce qui leur permet d’avoir une perspective unique dans leur façon d’officier. Klenk et Sacre espèrent voir leurs noms être ajoutés à la prestigieuse liste d’arbitres internationaux canadiens, qui comprend notamment Sumesh Putra, Chris Wilson, Alan Waterman, Wendy Stewart, Janice McClintock et Margaret Lanning.

Sacre semblait destinée à intégrer le hockey sur gazon dans sa vie puisque son père, John, a déjà été joueur et entraîneur avec l’équipe nationale, tandis que sa mère, Cindy, a été joueuse et entraîneure dans les rangs universitaires, et qu’elle est maintenant arbitre.

« Lelia a une forte personnalité et elle gère bien les choses sur le terrain, et elle est capable de s’améliorer rapidement quand on lui donne des conseils sur sa façon de faire », a indiqué le Canadien Alan Waterman, qui a officié à l’échelle internationale pendant 17 ans, passant notamment huit ans au sein du Panel mondial des arbitres de la FIH. « Elle est exactement le genre de jeune arbitre malléable que la FIH cherche à développer. »

Klenk avait de grandes ambitions quand il était joueur, mais quand sa carrière avec l’équipe nationale junior s’est terminée, il a décidé de se tourner vers le rôle d’arbitre et c’est aux Championnats panaméricains juniors qu’il a obtenu son grade international.

« Il est tout simplement imperturbable, a dit Waterman de Klenk. Tyler a cette formidable capacité de transformer chaque nouveau défi en moment qu’il semble avoir affronté une centaine de fois auparavant. C’est un arbitre qui se soucie des joueurs et ça paraît dans la façon dont les athlètes lui témoignent leur respect, sur le terrain et en dehors. »

Klenk a quitté Victoria, où il a étudié à l’Université de Victoria et a joué pour l’équipe de cette institution, afin de s’installer à Vancouver pour se rapprocher des événements de hockey sur gazon de haut niveau.

« En tant qu’arbitre, je cherche constamment à travailler afin de m’améliorer, qu’il s’agisse d’un match de ligue locale ou d’un match international », a indiqué Klenk, se faisant humble. « Le positionnement, le ton du coup de sifflet et le synchronisme, sans parler de la communication sont toutes des choses sur lesquelles je travaille sans cesse. »

« Le plus important, c’est que je cherche constamment à peaufiner ma gestion de match, à dénicher différents outils qui me permettront de bien gérer la température d’un match », ajoute-t-il.

À l’instar des joueurs qui font des sacrifices pour représenter leur pays, ces jeunes arbitres doivent consacrer beaucoup de temps et d’énergie à leur profession quand ils visent l’objectif ultime, soit d’arbitrer aux Jeux olympiques.

Sacre a choisi de déménager en Angleterre, où elle a régulièrement l’opportunité d’officier au sein de la Premier League anglaise.

« En Angleterre, je travaille avec certains des meilleurs arbitres et gestionnaires d’arbitre, mais j’ai aussi l’occasion d’arbitrer des matchs qui regroupent certains des meilleurs joueurs au monde », a noté Sacre. « J’ai également dû sacrifier certaines choses sur le plan financier. Je suis allée à la Coupe du Monde 2014 aux Pays-Bas pour regarder faire et discuter avec les meilleurs arbitres au monde, et ce, pour mon développement personnel. En ce qui a trait aux tournois, je dois souvent payer la plus grande part des frais de transport et de logement, en plus de prendre des congés sans solde du travail. »

Ce n’est pas seulement le stress financier qui leur rend la tâche difficile. Ils doivent aussi mettre de côté certains de leurs grands objectifs de vie.

« J’ai dû prolonger mes études d’une session avant d’obtenir mon diplôme universitaire afin de pouvoir aller aux Championnats panaméricains juniors », a fait remarquer Klenk. « J’ai aussi sacrifié plusieurs périodes de congé alors que j’ai passé pas mal de mes vacances, non pas à la plage ou à faire du camping, mais plutôt sur les terrains à officier aussi souvent que possible. »

Ne vous y trompez pas, ces arbitres adorent ce qu’ils font et leur engagement est indéniable. Ils ont aussi des mentors formidables qu’ils peuvent chercher à imiter et qui les aident à passer au travers les moments de doute.

« Chris Wilson et Denise McGeachy sont deux personnes qui ont eu un impact important sur ma carrière d’arbitre jusqu’ici », a dit Klenk des deux officiels qui habitent à Victoria. « Ils m’ont toujours incité à continuer à chercher à arbitrer des matchs et des tournois de haut niveau durant mon développement. Aussi, Alan Waterman et Sumesh Putra consacrent beaucoup de leur temps durant les fins de semaine pour contribuer au développement des arbitres et partager leurs connaissances. »

Sacre a elle aussi mentionné le nom de Waterman comme mentor, ainsi que la Canadienne Margaret Johnson également, au rang des personnes qui ont influencé son cheminement vers une accréditation internationale. Le vécu qu’a Sacre à l’échelle internationale lui a aussi ouvert la porte du mentorat du côté de la Grande-Bretagne.

« Liz Pelling, Louise Knipe et Dawn Bonner, de la Grande-Bretagne, ont également joué un rôle important dans mon développement, a affirmé Sacre. Ce n’est jamais facile de déménager dans un nouveau pays quand tu connais très peu de gens, et ces trois-là m’ont grandement soutenue, autant sur le terrain qu’en dehors. »

Sacre évolue à l’échelle internationale depuis un peu plus longtemps que Klenk, ayant été affectée à la Coupe panaméricaine 2013 à Mendoza, en Argentine, ainsi qu’au Tournoi invitation de Hawkes Bay en 2016 en Nouvelle-Zélande et à la compétition de la deuxième ronde de la Ligue mondiale 2017 à West Vancouver, au Canada. Sacre voit chaque compétition comme une opportunité de développer ses habiletés.

Bien que les opportunités d’arbitrer au Canada sont rares, ces deux arbitres qui sont en voie de faire leur marque ont trouvé une façon de se rendre jusqu’à l’échelle internationale. Alors qu’ils cheminent d’un échelon à l’autre afin de se faire remarquer dans les compétitions panaméricaines, et ensuite au niveau mondial, ce ne serait pas tiré par les cheveux de les considérer comme des candidats potentiels en vue des Jeux olympiques de 2020 qui se dérouleront à Tokyo.

Mais pour l’instant, ils s’en tiennent à leur recette et attaquent les choses un tournoi à la fois.

« Pour les matchs internationaux, j’arrive au terrain deux heures avant et je me mets en mode hockey mentalement, je fais des étirements et je discute du match à venir avec mon collègue », a dit Klenk de sa routine d’avant-match. « Je suis un programme d’échauffement très détaillé et j’ai une bonne liste de chansons rock que j’aime écouter, qui compte notamment AC/DC et Def Leppard. »

La routine de Sacre est simple : elle s’habille dans le même ordre, en écoutant la même musique. Par superstition, elle enfile une nouvelle paire de bas en vue d’un match international.

Alors qu’ils n’en sont qu’au début de leur carrière respective à l’échelle internationale, Sacre et Klenk ont pris le temps de se remémorer les plus beaux souvenirs de leur début de carrière. Ils sont tous deux d’accord, arbitrer en sol canadien vient en tête de liste: Klenk a officié son premier match international à Toronto, tandis que Sacre a été arbitre lors de la 2e ronde de la Ligue mondiale à West Vancouver.

« Ils ont tous deux joué à un haut niveau et cela leur donne un avantage que les autres n’ont pas », a souligné Wendy Stewart, qui a obtenu son Sifflet d’Or quand elle a atteint le cap des 100 matchs internationaux en 2014 et qui a officié aux Jeux olympiques de 2012 à Londres. « Ils ont aussi la capacité naturelle de tisser des liens avec les joueurs, sur le terrain et en dehors, ce qui montre qu’ils ont de l’empathie et qu’ils font preuve de respect, et qu’ils sont prêts à le mériter (au lieu de l’exiger). Ils ont fait plusieurs sacrifices pour monter les échelons de l’arbitrage et pour rester au-devant des attentes et des exigences du hockey sur gazon moderne. Ils sont prêts à prendre leurs responsabilités sur le plan personnel, à travailler fort ; mais ce qui est rafraîchissant, c’est qu’ils restent tous les deux humbles, ils continuent de fouiller pour apprendre et ils redonnent à la communauté du hockey dans leurs milieux respectifs. »

Le fait qu’ils connaissent du succès aussi rapidement est probablement signe que de belles choses sont à venir, en espérant que leur parcours pourra servir d’inspiration et de motivation pour d’autres arbitres canadiens en développement.

Tout le monde doit commencer quelque part, mais on ne peut cheminer sans suivre les traces de ceux et celles qui nous ont précédés ni sans le soutien des gens qui nous entourent.